Rétromobile 2013

RETROMOBILE 2013 (12)Mercredi 6 février 2012 ouverture officielle du salon Rétromobile. Comme une sorte de pèlerinage obligatoire, s’adressant à tout vrai passionné d’automobile de collection qui se respecte, à cette période, une force mystérieuse nous pousse vers la Porte de Versailles pour communier, entre zélotes idolâtres, notre foi au Dieu Ricin ou notre ferveur à Saint Bordino. Je me suis donc retrouvé sur les allées du Saint des Saints et m’en vais vous conter c’est quoi qu’était bô

J’ai choisi l’ordre (pour une fois) chronologique pour écrire ces quelques lignes, c’est donc au début du siècle n°20 que je commencerai la visite : Y’a pas grand-chose côté ancêtres à Paris, c’est comme si le Londres-Brighton n’avait jamais existé, c’est quand même un peu dommage ! Heureusement, les choses s’améliorent côté vétérans sportifs, rendons grâce au groupe BENZ qui nous a montré une fabuleuse sélection d’automobiles de course d’avant la première guerre mondiale à transmissions par chaînes, mais pour cette période, c’est l’incroyable Spyker 4 roues motrices amenée par le LOUWMAN MUSEUM qui était la plus incroyable !

Ne prenons pas la grande guerre pour une formalité, mas cette période sombre passée, d’autres constructeurs se sont mis à l’ouvrage pour donner naissance à ce qui sont, à mon sens, les deux décennies les plus remarquables de l’histoire automobile… Oui, je sais, je vais encore me mettre des gens à dos mais, que voulez vous, je n’ai jamais hésité à afficher mes préférences ! Encore une petite déception : Peu de grandes carrosseries, Les Figoni, Chapron ou Saoutchik, ces somptueuses Françaises Classiques se sont-elles réfugiées définitivement de l’autre côté de l’Atlantique, chassées par le déplorable climat (tant idéologique que météorologique) qui s’est installé en France depuis l’an dernier, attirées qu’elles étaient par le goût de la démesure que cultivent les habitants des anciennes colonies britanniques ? (*) Regrettons cette absence, mais il faut dire que l’édition 2012 et la collection Mullin avait sublimement rassasié les passionnés du genre.

Heureusement qu’il nous reste les Petits, Moyens ou Grand Sport pour nous consoler, et quelle consolation ! Comme je l’ai titré, cette édition de Rétromobile est un vrai « nid de 35… et dérivés » souvent du plus bel effet dans leur patine archi-désirable. (Même Mélenchon n’aurait pas idée de s’y attaquer). Toutes désirables ?... ou presque ! : Quelle mouche a piqué la FFVE d’exposer des Darmont « plus neufs que neufs », j’ai infiniment plus apprécié l’exemplaire monocylindre à compresseur Cozette du stand Orsenat.

Parmi les thèmes choisis par l’organisation, saluons l’expo des Hélica, ces sortes de Bardots automobiles, issues des amours quasi contre-nature entre une automobile et un avion, ont comblé les amateurs d’étrangetés mécaniques extrêmes, On pouvait enchaîner à la suite le passage sur le « carré » Roland Garros et voir à quel point le Morane et la Bugatti 5 litres n’auraient jamais dû êtres séparés. Saluons encore et surtout l’hommage rendu par Motul aux délicieuses créations de Germain Lambert, un homme dont l’histoire mérite d’être connue par chacun d’entre nous. Ca peut échapper à certains, mais l’histoire de l’automobile ne se résume pas à un triumvirat Ettore-Enzo-Henry !. Mon coup de cœur chez les « entre deux » ? La Frazer Nash à chaînes du stand Longstone Tyres. Si je n’étais pas viscéralement un ingrat, je leur aurais acheté deux paires de gommes d’ MGTB en prévision de quand j’aurais les sous pour acheter le reste…

RETROMOBILE 2013 (61)Présentant des engins à la fois d’avant et d’après guerre, les stands des grands marchands ont une fois de plus, offert au public des automobiles d’une incroyable rareté : Les vedettes du Mans (et plus généralement des compétitions internationales), chez Fiskens, valaient à elles seules de se soumettre au double racket de la Sanef et de Vinci Park, passage obligé si l’on voulait pour venir leur présenter nos devoirs. Les Alfa et Bugatti chez Hall & Hall leur faisaient un pendant parfait et que dire du trio de DS du Salon 55, je ne savais pas qu’il restait autant d’  « échappement central », il y en avait même une quatrième à la vente Artcurial. Toujours sur le stand « salon 55 », on pouvait aussi s’étonner de cet incroyable coupé Chapron, massacré à la barre à mine un jour de « pétage de plomb » par une épouse énervée… Messieurs, si vous fâchez madame, pensez à planquer les clefs du garage au préalable !

Comme je le disais pour les 35, le salon cette année était incroyablement fourni en 300SL, tant en coupé « papillon » qu’en roadster. Ceci m’a permis de me rendre compte que l’esthétique dudit roadster n’avait rien à envier à celle du coupé (et toc, encore 20 ennemis de plus !), ces mythes inaccessibles étaient pourtant, à mon sens, moins jolis que l’Aston DB2 ivoire qui brillait (trop, une fois de plus..) sur le stand d’un assureur.

Belle présentation d’Alpine sur le stand Renault : la Berlinette tout juste rentrée du Monte Carlo (ils n’avaient même pas eu le temps de passer à l’Eléphant Bleu…) et une rare A220 dans une configuration inconnue du grand public préfiguraient le renouveau de la marque (pourvu que…). Porsche nous faisait à nouveau le coup de la 911 qui évolue façon Darwin en osant même nous montrer l’horreur vert métal à laquelle on avait échappé…

Tant qu’on est dans les Porsche, glissons vers la compétition, déjà citée au paragraphe sur les grands marchands. De bien beaux engins dans la trilogie Porsche – Alpine – Ferrari, mais aussi un inattendu stand constructeur présentant des Skoda de course (je me ferais bien une p’tite course de côte avec la barquette, moi) et un autre de mes gros coups de cœur : La reconstitution du stand René Bonnet au Mans par les Huiles MOTUL, j’ai trouvé ça tellement chouette que je ne signerai pas cet article Fidel CASTROL !

Enfin il en va de Rétromobile comme de toute autre manifestation, les motos y sont trop peu représentées, à part peut être une (justifiée) domination des Vincent, les autres deux roues exposés étaient essentiellement des engins de course Italiens (MV Agusta, Ducati, Aermacchi). Une fois de plus je me permets donc de ressortir mon slogan : Les motos sont pourtant aussi des engins automobiles

J’ai volontairement zappé les pièces, n’ayant besoin de rien de rare pour le moment, ainsi que les miniatures qui ne me font pas beaucoup d’effet. Terminons enfin par l’automobilia et quelques bien belles automobiles à pédales ainsi que de sublimes plaques et badges… à des prix… stratosphériques ! On me l’avait dit : dans Paris intra muros, le mètre carré est inaccessible… même en tôle !

C’est donc sur un dernier gros soupir que j’ai quitté le parc des expositions, en enviant les copains qui avaient la chance d’y séjourner toute la durée du salon. Si vous lisez ces lignes avant le dimanche 10 février, il n’est peut être pas encore trop tard, sinon de grâce, ne ratez pas Rétromobile l’an prochain !

Alfonse MADEUCHFOT

*relisez la tirade plusieurs fois si vous voulez la comprendre, même moi j’ai eu du mal… NDA