Images de la SILVER CITY
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Vous avez certainement croisé ces ovnis, sur les routes ou lors des fameux rassemblements des Marches du Palais. Comme elles ne font pas vraiment partie des « anciennes » ou des modernes, on utilise un terme barbare pour les citer : les Youngtimers.
Une chose est certaine, elles ont un look comme seules les années 70 et 80 ont su les faire. J’adore ces engins qui aujourd’hui sont rares, et qui pourtant possèdent toujours cette image de « nids à emmerdes ».
Beaucoup ont été fiabilisées au fil du temps. Enfin ce sont surtout les hommes qui ont passé du temps à les fiabiliser… Je vous parle des Triumph, des MG, des Rover et tant d’autres. Toutes sont magnifiques mais rouillent inexorablement…
Outres mes deux Rover SD1 qui ont elles aussi une histoire un peu particulière (on en parlera peut être une autre fois) je m’en vais vous raconter comment on fait vivre une passion, et comment on fait revivre une Triumph TR7.
Après les deux Rover SD1 je voulais un « truc » plus petit, un coupé ou un roadster. Seuls impératifs : english production, uniquement 2 places et plus de 30 ans. Je me suis donc mis en quête du graal. Comme je le disais un peu plus haut, les anglaises c’est bien, mais ça rouille ! Et premier problème : la carrosserie ce n’est pas mon fort. Avec un budget ultra serré la recherche n’allait pas être simple ! Seule solution possible, trouver un véhicule avec problème mécanique.
Internet est un merveilleux outil quand il s’agit de chercher. Et puis un jour je retombe sur une annonce, annonce qui était déjà parue mais à l’époque je n’étais pas intéressé : une TR7 coupé de 76, immobilisée depuis 1978 avec 9.490 km au compteur.
Tout un programme !
Suivent donc le rendez vous, la découverte, puis un peu d’argent (il le faut bien...). Un mois après le « truc » était dans l’atelier. La belle endormie allait avoir un réveil difficile : la mécanique était bloquée !
Commence alors ma partie préférée : le nettoyage complet avec force de polish et autres nettoyants magiques. Plus de 30 ans de stockage, ça laisse des traces ! Surtout que la belle semble avoir servi d’étagère... Bref, suite à une inspection complète de la carrosserie qui me permet de constater une absence totale de rouille, j’avais le moral à « full » pour attaquer la mécanique.
Il ne fallait pas bricoler ! J’ai donc commencé par sortir l’ensemble moteur-boite, puis déculassé et gavé le moteur de gazole, liquide de frein et autre soda gazéifié américain. Pour autant un cylindre a joué les fortes têtes. J’avais trouvé le coupable ! Segments collés et cylindre légèrement corrodé. Je vous épargne l’étape de la métrologie nécessaire avant la remise en état du bloc, toujours est il qu’un contrôle de l’ovalisation et des différents plats des plans de joints a été effectué.
C’était ma première réfection complète de moteur, et j’ai abordé cela non sans stress ou hésitation et cela surtout parce que le bloc 2.0 issus de la Dolomite 2.0 Sprint n’est pas un modèle de simplicité. Pompe a eau et allumeur sont entrainés pas un arbre secondaire. J’ai donc procédé à un coup de fouet dans les règles de l’art, avec en prime un vilebrequin rectifié. Le démontage-remontage est simple mais c’est sans compter sur les clés au standard Imperial… que je n’avais pas évidemment !
Bloc moteur refait, pompe à eau neuve en direct de Californie, culasse remise en état, je me suis attaqué aux carbus... Haaa les fameux carbus anglais, les SU, ils attirent mais surtout ils effraient. Et bien j’ai trouvé cela d’une simplicité déconcertante, avec une logique de fonctionnement des plus normales. Un kit de réfection plus tard, un peu de peinture, de réglages et voilà le bloc prêt au mariage avec la caisse. Le premier démarrage n’a pas été un succès : la bobine neuve ne fonctionne pas et les vis platinées sont paresseuses. Une fois cela réglé la mamie toussote, mais surtout me décoiffe par de magnifiques retours de flamme dans les carbus… gloupsss, il y a un truc qui cloche !
Investigation et bingo ! J’ai simplement décalé l’allumeur de 180 ° Cela remis comme il faut c’est le moment de bonheur, le moteur tourne, pas encore super bien car les réglages carbus sont a zéro, mais il tourne !
Suivent donc les réglages, le nettoyage du réservoir, la remise en état des freins, le changement des flexibles, la mise en protection du dessous de la voiture, pour terminer par un contrôle des équipements électriques. Et voila la belle qui réussit l’examen du contrôle technique qui lui donne le droit de rouler pour les 2 ans à venir.
Ce qui vient après cette étape n’est pas descriptible, ce sont simplement les KM parcourus à son bord qui sont à la fois du bonheur lié simplement au fait de rouler avec cet engin bien plus vieux que moi mais aussi la fierté de l’avoir ramené sur la route.