Pour cette 3ème édition de la Méca Bourse, c’est qu’on en a eu, du bon temps !
Après le déluge de l’an passé, la météo nous était redevable d’une belle journée… et elle n’a pas tout a fait payé ses dettes de 2011, puisque nous n’avons pas eu droit à un franc soleil mais au minimum syndical : une journée sans pluie. Alors, pourquoi parle t’il de bon temps me direz vous ? Eh bien au sens propre, parce qu’il est plus agréable d’exposer au frais que sous le cagnard d’une part, et qu’ensuite, nos vieilles mécaniques, qui attendaient leur passage devant le jury du concours, n’ont pas chauffé d’autre part. Ca c’était pour le sens propre.
Pour le sens figuré, c’est certain que l’on a bris beaucoup de bon temps : la ville et le comité des fêtes de Wailly Beaucamp, l’ami Michel en tête, propulse le projet. La Famille Bacquet, cheville ouvrière de cet évènement, ne ménage pas ses efforts pour que viennent en masse exposants et visiteurs. Ils peaufinent le moindre détail à l’extrême : J’en veux pour exemple la barrière d’entrée, façon poste frontière, œuvre de Jean Pierre, qui m’a donné envie de me déguiser en Dany Boon et de rouler en 4L… Un régal : « Kess z’avez à déclarer ? une portière de 4cv et un joint de culasse ? c’est bon, passez ! »…
Commençons par le commencement : l’essence même de cet évènement c’est la bourse : plus de 300mètres linéaires de tables d’étals et de chapiteaux recélaient des perles qu’il fallait savoir débusquer. C’est toujours un plaisir de farfouiller dans la ferraille et le vieux papelard pour finalement y découvrir LA pièce qui nous fait rêver ou CET objet qui manque à notre collection. Que ce soit pour des consommables, des accessoires, des miniatures ou de l’automobilia, les marchands bien achalandés sont là pour achever nos bourses, déjà mises à mal par les vacances et le dernier avis d’imposition de notre très cher (au sens propre) Trésor Public. Allez savoir pourquoi, on préfèrera toujours donner 20 Euros pour un phare ou un moteur d’essuie glace que pour un tiers provisionnel… Pour qui savait chiner, pour qui savait y faire, il y avait moyen de trouver des petites choses à prix sympathique, et ce n’est pas la vue de « sortants » aux bras chargés qui démentiront. J’ai personnellement trouvé le plus beau bidon de ma collection à un prix des plus raisonnables… et hop, un nid à poussière en plus ! Pardon chérie…
Mais la Méca Bourse c’est aussi une concentration super sympathique qui nous permet de voir des engins que l’on a oublié depuis trop longtemps. Ca faisait bien 5 ans que je n’avais pas vu une Renault 6 série 1 (calandre alu) ou une berline 204 en si bel état. Certes il y a les classiques, mais une belle Renault 15 à jantes Dunlop, ça éveille des souvenirs non ? La Méca Bourse de WAILLY BEAUCAMP c’est aussi l’occasion de voir sortir de belles automobiles d’avant guerre, celles que l’on ne voit plus dans les rallyes actuels pour cause de rythme trop soutenu, nous en reparlerons au concours d’élégance mais j’ai eu un gros gros faible pour la Chenard et Walker T11 carrossée en plateau ridelle à trois essieux..quelle patine ! l’engin devait avoir roulé au gazo pendant la guerre comme en témoignent les ailes « rognées ». René LENE, Transporteur à Onnaing a du en prendre grand soin tant elle nous est restée belles sous ses ride(les) de maturité !
Ca arrive de plus en plus : les motos rejoignent nos rangs : Tant mieux ! Je n’ai de cesse de le répéter : dans l’immense majorité, les membres du club ont des motos dans leur garage et aiment les deux roues, certes la « palme d’or » revenait au side car René Gillet de Philippe (il a d’ailleurs raflé sa catégorie au concours d’élégance) mais il y avait quelques merveilles sur le parking et la 250 Bultac’ présentée avec le casque « Techno » au guidon m’a donné des frissons de nostalgie. A WAILLY BEAUCAMP il y a aussi un club de Solexistes, ces sympathiques doux dingues ne se font pas prier pour se joindre à la fête. Ils nous avaient amené pour l’occase des copains cyclomotoristes Dunkerquois. Quand on connait l’esprit de fête des enfants de Jean Bart, chaude ambiance garantie ! humour et autodérision voici une belle philosophie, Bravo les gars Copinard est fier de vous. L’an prochain vous revenez et on se fait un rigodon !
Traîner dans les allées, discuter avec les copains et chercher la perle rare, forcément, ça creuse et ça déshydrate… Alors le Comité des fêtes est là pour assurer l’intendance… de main de maitres et de maîtresses. Quelques bonnes bières à la tireuse, un repas froid excellent et roboratif terminé par une goûteuse pâtisserie et un café que c’est pas du jus d’chaussette… moi je dis bravo m’sieur-dames. On n’attend pas on est bien servi… Ah on sait vivre à Wailly !
L’après midi commence et on rameute les foules au micro : On cherche des inscriptions pour le concours d’élégance… quelques timides arrivent tout penauds puis l’émulation fait son œuvre : « t’es pas cap’ » « si t’y va, j’y vais… » et les candidats arrivent enfin en masse… Merci aux participants : Montrer vos autos « en dynamique » c’est le meilleur moyen de remercier nos hôtes de leur accueil. De ce côté-là aussi vous avez été formidables. Le jury est composé par nos soins sur un seul critère : Ne rien y connaître à l’auto ancienne et y aller « au feeling » : c’est pas la plus chère ou la plus rare qui gagne, c’est celle qui fait le plus vibrer ou qui rappelle le plus de souvenirs.
Trente six autos vont défiler devant les juges d’un jour : de la Citroën C3 quasi centenaire à la Tesla de 2010 (la sportive électrique). De la Cadillac 1959 convertible à la Vespa 400, de la Rolls Silver Shadow à la Simca 5 et même une BMW de 1976, menée par Thérèse De Baquedec, célèbre Bigouden de Maresquel, en grande tenue de pêche à la crevette, trainant dans son sillage un hors bord de la même année que la voiture, le tout suivi de Johnatan en marinière, menant son Dax comme Robert Dhéry sa Vespa dans « le Petit Baigneur »… Franche rigolade !
Mais deux autos ont aussi créé l’évènement : La Citroën B 14 plateau à ridelles turquoise avait commencé sa vie sous de bien sombres auspices : Pendant la seconde guerre mondiale, elle avait servi à transporter les blessés puis les morts lors du bombardement d’Etaples… 60 années plus tard, elle était toujours sur roues et continuait à convoyer des bombes… à savoir 6 charmantes dames hilares et heureuses de leur belle journée… Quatre des six passagères s’étaient d’ailleurs illustrées quelques minutes plus tôt pour être passées devant le jury tout sourire, belles comme des cœurs et tassées dans la Simca 5 d’un Roger qui, en telle compagnie, n’avait jamais si bien porté son nom… L’ensemble avait un côté « Grease » ou « yéyé », façon surboum des jeunots dans « les tontons flingueurs » en tous cas un goût des jours heureux. Alors, l’auto ancienne, un élixir d’éternelle adolescence ? ça en avait tout l’air !
D’autres passages remarquables ? la Cadillac Eldorado Convertible 1959, seule américaine du lot (mais certainement la plus désirables pour les amateurs de fifties US) et son conducteur à perruque et lunettes roses. La bande de cyclomotoristes et Solexistes passés en paquet avec à leur tête un cyclo « Petit Breton » et les Dunkerquois en « Mob bleue » comme on n’en produit plus à Saint Quentin. Tout ce beau monde nous a joué « La fureur de Vivre, en se marrant » ou « Easy Rider à 3% d’huile »… J’ai bien kiffé comme disent les « djeunes ».
Au moment du verdict les juges ont élu les équipages qui avaient, en plus de l’automobile, fait un effort vestimentaire, et à ce petit jeu c’est la Famille Boulanger en Hotchkiss et Peugeot 202 cabrio qui a imposé sa loi : c’était imparable : leurs autos sont magnifiques et leur présentation était impeccable… Robes pour les dames, costumes pour les messieurs, chapeaux, casquettes le tout réhaussé par la petite mignonne qui faisait des coucous au public… les juges ont craqué, il y avait de quoi...
la Citron doyenne du plateau a également eu les honneurs (infiniment mérités) du jury. La « Princesse Anne » et « Gatsby le Magnifique » en MG TF ont également emporté les suffrages. A ce palmarès, j’aurais personnellement ajouté l’équipage en Alfa Gulia élégants et raffinés en diable, mais c’est un avis qui n’engage que moi…
Enfin le jury a eu également à cœur de mettre à l’honneur les jeunes qui se joignent à notre mouvement, en récompensant la Traction 15-6 restaurée à la perfection par un jeune homme passionné de grand talent. Ils ont également primé la Vespa 400 qui, au fil des mois, retrouve une nouvelle jeunesse sous les mains de son maître attentionné. Citons aussi la 4CV affaires restaurée à neuf par un garçon qui l’a commencée à 17 ans et finie à 19. Jeunes hommes et demoiselles bravo, nous avons besoin de vous, vous êtes notre relève et nous avons toujours grand plaisir à contempler votre travail et votre enthousiasme.
Mais il est aussi une partie des acteurs de cette belle journée qu’il ne faut pas oublier, j’ai nommé le public. Ce fut un grand plaisir d’animer ce défilé pour des gens intéressés et enthousiastes (Ca nous change des enfants gâtés…). Nous avons été heureux d’œuvrer avec les membres du comité des Fêtes de Wailly Beaucamp, ils se sont d’ailleurs invités à la fête, dans une démo façon Nicolas le Jardinier, et tant pis si l’auto c’était un Trafic, on n’est pas là pour se faire des nœuds au cerveau ! Merci donc aux Habitants et à Michel, leur « chef de village » qui a passé toute la journée avec nous. Merci pour l’ambiance d’enfer à Wailly Beaucamp. On a tous envie de recommencer pour les cent ans à venir.
Alphonse MADEUCHFOT